vendredi 11 septembre 2015

Décès de supporters au stade de Kouhounou: « C’est l’œuvre de Dieu», dixit Justelle Houngnibo, neveu de Houngnibo Francis, l’un des victimes

Justelle Houngnibo a perdu son oncle dans la bousculade survenu en marge du match de dimanche dernier.  Pour lui, ce qui s’est passé est l’œuvre du Père céleste. Il n’y a pas à condamner. Mais à titre personnel, il souhaite que cette crise soit résolue pour le bonheur du football béninois. Quels sont vos sentiments au lendemain du décès de votre oncle dans ce drame ?
Pas grand chose. Je dirai que c’est son heure qui a sonné pour quitter cette terre. Vous savez, c’est Dieu qui a donné, c’est lui qui a repris. Qu’est ce que nous les humains pouvons faire quand Celui qui nous a créés nous rappelle ? Je ne pense rien, absolument rien. S’il ne tenait qu’à nous autres d’empêcher ce qui est arrivé, je crois que mon oncle
n’irait pas au stade. Puisque ses frères avec qui il avait mangé au retour de la messe lui ont demandé de rester à la maison pour qu’ils suivent ensemble le match à la télévision, mais, mon oncle a  préféré faire le déplacement. Nous allons souhaiter la paix à son âme. 

Depuis que le drame est survenu, est-ce que les autorités ministérielles vous ont rencontré, vous sa famille ?
Bien sûr. Le ministère a dépêché une délégation pour venir voir la famille. Nous les avons accueillis. Les tantes ont discuté avec les membres de la délégation sans problème.

Ce déplacement et les échanges témoignent-ils vraiment de ce que la famille aurait aimé avoir comme attention ?
Peu importe le soutien. Mon oncle Francis Houngnibo est déjà parti. Chacun jouera certainement sa partition. Mais dire que tel ou tel n’a pas fait ceci ou cela n’est pas ce qu’il faut maintenant. Venir saluer la famille est déjà un grand pas de la part des autorités du ministère. Il n’y a aucun souci à ce niveau.

Quelle sera la suite de tout ceci ? 
Pour le moment, nous sommes en train de prévoir faire l’enterrement la semaine prochaine. Mais rien n’est encore officiel. On attend la prochaine réunion familiale pour décider du jour. Mais ce qui est certain, l’enterrement aura lieu dans notre village à Houègbo.

D’aucuns disent qu’il faut que les familles poursuivent les organisateurs. Qu’entend faire aujourd’hui, la famille Houngnibo ?
Vous savez, ce qui est arrivé,  comme je vous l’ai dit plus haut, est arrivé parce que ça devait être ainsi. Ce n’est pas le moment de régler des comptes. Nous n’avons rien à gagner en faisant une action devant la justice. Si seulement porter plainte pouvait nous ramener notre parent. Malheureusement, ce n’est pas possible. Je pense que c’est pareil pour mes oncles et mes tantes ainsi que mes frères.  Certes la douleur est là. Et je ne vois pas pourquoi nous devrions engager une telle procédure. Et d’ailleurs, contre qui allons-nous porter plainte ? Personne. Et je prierai ceux qui disent cela de bien vouloir épargner cela. 

Avez-vous un message à l’endroit du peuple endeuillé par ce décès ?
Ce que je vais dire est personnel, et ne veut pas dire que c’est à cause de cela que mon oncle est décédé. S’il est dit qu’il devait passer par là pour quitter cette vie, ça arriverait, quelle que soit la structure organisatrice du match. Cette clarification étant faite, j’aimerais demander pourquoi le ministère, depuis qu’il y a eu retrait d’agrément tarde à œuvrer pour que la gestion de notre football retourne à la fédération ? Franchement, cette situation nous pénalise et personne ne s’en rend compte. C’est une honte pour nous qu’aujourd’hui, le ministère en vienne à organiser les matches de l’équipe nationale de football. Vous savez, la Fbf a un bureau exécutif élu. Ce n’est pas un poste politique, ce n’est pas le gouvernement qui a désigné le président.  Et pourquoi va-t-on confisquer le pouvoir de l’autre ? Dans tous les cas, le ministère doit s’arranger pour que la situation rentre vite dans l’ordre. Merci.
Entretien réalisée par
Anselme HOUENOUKPO