lundi 28 septembre 2015

Dissolution de la FBF: Quelques repères importants

La décision tant attendue de la FIFA a été rendue le vendredi 25 septembre 2015. Elle confirme la dissolution du bureau exécutif de la Fédération béninoise de football que présidait Augustin Ahouanvoébla, la mise en place d’un comité de normalisation et ordonne l’organisation de nouvelles élections, c’est-à-dire, la désignation des nouveaux membres qui vont siéger dans le prochain bureau exécutif. Et pourtant ! Quand on sait au bout de quelles peines, toutes les péripéties et difficultés, ce bureau défunt a été mis en place, on se demande comment les membres ont fait pour qu’on en arrive là. Un tour dans le rétroviseur et on se rend compte que beaucoup d’eau ont coulé sous le pont.

1er acte : Des divergences nées avant les élections
Cet acte renseigne que lors des luttes qui ont abouti au départ du président Anjorin Moucharafou, les premiers, les têtes de pont se sont retrouvées hors du train. Certains dont les candidatures n’ont pas été enregistrées, en l’occurrence, Firmin Akplogan, qui a repris sa vague de soutien pour laisser la liste renouveau du football aller seule aux élections ; une élection qui va être remportée au forceps. Et comme lui, beaucoup d’autres acteurs déçus vont souhaiter l’échec de ce bureau qui n’a pas été, selon eux, celui du consensus et unificateur pour présider au mieux aux destinées du football béninois.


2ème acte : L’heure des dénonciations et la guerre médiatique
Cet acte fait de déballages a eu le mérite de renseigner sur la gestion faite par ce bureau à la tête de la FBF. Il est celui qui a déclenché tous les malheurs. Puisque des membres de ce bureau sont montés au créneau à plusieurs reprises pour faire des dénonciations ou pour s’attaquer réciproquement. A commencer par Ildévert Gninkpo, qui lors d’un direct sur  une radio de la place, a estimé qu’il y a de la pagaille dans la gestion de la FBF et qu’il ne saurait continuer avec une telle situation. Très tôt, il a été repris sur la même antenne par certains de ses collègues et sanctionné par la suite par le bureau exécutif. Une sanction qu’il verra levée après son mea culpa». Mais trop tard, car, cette déclaration a sonné trop fort dans les oreilles de plusieurs autres membres pour ne pas les laisser indifférents, muets devant d’autres situations qu’ils ont jugées difficiles à accepter. Car, quelques mois plus tard, ils vont revenir à la charge. D’abord, le président de l’union Sportive de Sèmè-Kraké, 2ème vice-président de la FBF, Magloire Oké, ne s’entendant plus avec le président, va se voir traité de « vendeur de boissons ». Assez pour déclencher sa colère qui va l’amener à faire, lui aussi, des révélations sur la gestion des subventions que la FIFA alloue à la FBF. Tout comme d’autres plus tard, il a avoué ne pas savoir comment et par où, les sous passent. Dans cette atmosphère, le championnat organisé cahin-caha est allé à son terme avec beaucoup de problèmes. Malgré cela, le président Ahouanvoébla a programmé le démarrage de la nouvelle saison. Il va se heurter au refus de son premier vice-président, Valère Glèlè, nommé président de la ligue de football du Bénin. Accompagné de certains de ses collègues de la FBF, il a décidé de taper du poing sur la table. Ses déclarations  au cours d’une conférence de presse sont poignantes. Il a d’abord exigé que certains préalables soient réglés avant qu’il n’autorise le démarrage du championnat. En plus, il a voulu voir clair dans la gestion des fonds de la FIFA. Alors, il a laissé entendre : «Je ne suis mêlé, ni de près, ni de loin, à l’utilisation des fonds de la FIFA. Je suis signataire mais je vous assure que je ne signe aucun document». Le ministre des sports, Safiou Affo, très sollicité, a dû jouer au sapeur-pompier. Quelques jours plus tard, le président Ahouanvoébla accompagné de Valère Glèlè se retrouve devant la presse, l’incident est clos. Le championnat peut alors démarrer. Des clubs réclamant  les subventions n’ont pas répondu présents pour les matches. Ils ont été sanctionnés et renvoyés en division inférieure.

Acte 3 : retrait de l’agrément à la FBF
Dans la foulée, la CAF prononce une sanction contre l’équipe nationale cadette du Bénin pour une erreur administrative provoquant la disqualification pour la CAN Niger 2015 remportée plus tard par le Mali que les jeunes béninois avaient éliminé. Le Bénin prend part à un match amical avec le Maroc et est laminé 6-1. Le ministre, saisi par l’instance, n’a mieux fait que de demander des comptes à la FBF. Pour lui, les explications fournies n’ont pas été convaincantes. Et le 27 avril, le conseil des ministres présidé par le président de la République, Boni Yayi a instruit le ministre des sports de retirer l’agrément à la FBF avec comme conséquence immédiate l’arrêt du championnat, la fermeture des stades, la mise sur pied du comité de réunification et de nouvelle orientation dont le rapport est disponible depuis. Il y a eu des missions CAF/FIFA (2). Les résolutions de ces deux missions sont enfin connues. 
 

Anselme HOUENOUKPO